J’ai souvent observé les maisons.
Du dedans,
De dehors
Imaginé…
La façade comme un grand patchwork
Fenêtres illuminées
Fenêtres sombres
Ce jeune couple, au premier peut-être,
Parlant d’avoir un enfant
Tout en se promettant pour toujours
Des caresses pleines de fleurs
Leur voisine, à quelques lumières de là
Seule dans sa cuisine
Brodant en sifflotant
Des chaussons trop grands pour ses tout petits
Au dessus, fouinant dans sa garde robe trop sombre
La veuve noir qui se prépare à sortir
Et le petit du dessus, martelant le sol de sa chambre
En jouant à jouer.
Et celui-ci, qui vient de jeter sa veste sur le canapé
Avant de s’asseoir dessus, une mousse à la main
Du désir plein la tête, le cœur vide
Et elle, qui prépare pour deux ce qu’elle mangera seule.
Et eux, qui font l’inventaire de leur échec
Et leurs enfants, qui pleurent dans leur lit.
Et eux, qui s’oublient dans un verre de vin
Et eux, qui font l’amour à défaut de le vivre
Et eux qui ont repris deux fois des frites
Et eux qui fêtent leur rencontre
Et eux qui se retrouvent
Et eux qui se perdent
Et eux, qui ont oublié
Et eux qui se souviennent
Et eux qui rient
Et eux qui prient
Et eux qui dorment
Et eux qui veillent
Et tout en haut, ce vieux couple,
Regardant au dehors comme on attend le printemps
Et tous les autres.
Vivant tant de choses
Dans si peu d’espace
A moins que tous ces gens…
Ne regardent la télé