Il y avait une fille sur le pont
un éléphant dans l’armoire
et un cygne sur ta main

Il y avait le temps qui passe
Le passé qui grince
et une vache qui rit

Il y avait moi qui t’aimais
toi qui pétillais
et le coq qui dansait

Il y avait des aubes
Il y avait des matins
Et des fées dans les bols de café

Il y avait des lendemains
des réveils de braise
et des amis musiciens

Il y avait des rêves
des petits pour les grands
et des jouets pour les enfants

Il y avait tes reins
Appelant dans la brume
Mon capitaine fracasse

Il y avait le chat
sur son arbre perché
Qui jouait au jeu des sept vies

Il y avait le temps perdu
le temps de le dire
Et la pendule qui s’en foutait

Il y avait le poète
L’ami et l’amant
et puis aussi la vraie vie qui faisait coucou

Il y avait ton non-anniveraire
Du thé dans ton verre
Et ma main sur ton sein

Il y avait des aubes
Il y avait des couchers
Et aucune envie de se lever

Il y avait des vérités
Des mensonges vrais
Et nos silences qui s’en foutaient

Il y avait des souvenirs
des éclats de rire
et une putain d’envie de vivre

Il y avait des trahisons
Quelques vieilles peurs
Et une bonne tresse au beurre

Il y avait un miroir
Nos silhouettes dans le noir
Et ma mère qui voudrait te voir

Il y avait nos cernes
Nos envies qui se couraient après
Et des savants fous qui les comptaient

Il y avait nos attentes
En petit tas dans la cheminée
Et le père Noël coincé sur le toit

Il y avait la danse de nos âmes
La lueur de la nouvelle lune
Et nos corps lovés quelque part en bas

Il y avait des désirs à faire pâlir l’envie
Des envies à faire rougir la vie
Et l’eau qui coulait sous les ponts

Il y avait des vêtements partout
Un papillon saoul dans ton cou
Et un Dieu mélomane guettant ton plaisir

Il y avait des avions dans le ciel
Des éboueurs dans la rue
Et des étoiles éparpillées sous les draps

Il y avait des dictionnaires partout
Des pages feuilletées
Et toi qui allumais le four

Il y avait une nuit blanche de plus
Des univers en pagaille
Et le miroir qui piquait un fard

Il y avait mes cernes en pagaille
Le reflet de tes yeux bleus dedans
Et Morphée qui me faisait la gueule

Il y avait les rêves de la nuit
La réalité baillant au matin
Et mon chat qui chassait des étoiles

Il y avait un soir de plus
Des papillons dans mes yeux
Et un sale gosse qui voulait m’épingler

Il y avait dieu sur son nuage
Le diable dans son garage
Et des hommes saouls qui jouaient au dames

Il y avait une porte qui se fermait
Des fenêtres qui s’ouvraient
Et des anges qui rasaient les murs

Il y avait des piles d’assiettes
Des chats qui dormaient
Et un chameau qui jouait de la trompette

Il y avait des pas sur la piste
Des rondes entre nos mains
Et le temps qui nous soufflait la mesure

Il y avait le bonheur qui courait dans le pré
Son frère qui boudait son tour
Et leur mère qui nous embrassait

Il y avait des caresses au coin du jour
Des angelots bouffis qui guignaient
Et des lendemains qui jouaient dans le jardin

Il y avait des glaçons au nez des maisons
Des chats en pantoufles qui faisaient du feu
Et un chameau congelé qui tricotait des vers pour sa bien aimée

Il y avait les promesses du passé
Les regrets du futur
Et le présent qui jouait aux cartes

Il y avait mon amour sur les routes
Mon amante blottie dans son corps
Et la femme de ma vie riant dans son coeur

Il y avait l’angoisse du soir
L’espoir de te revoir
Et un moineau saoul qui toquait à la fenêtre.

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