Tu cours
Comme seuls courent les rêves
Tu cours
Et moi je reste là
Assis sur mes illusions
Tu cours après tes chimères
Avec ton filet à papillons
Je reste assis comme un con
Avec mes muses en phase terminale
Tu cours
Tu cours
Si vite
Dans l’ère du temps
C’est normal de nos jours
Paraît-il
De courir après le lapin blanc
Alors tu cours
Et plus tu cours vite
Pour dépasser le cours de choses
Et plus vite tu cours
Et plus vite je m’arrête
Mais ça,
ça
Dans ta course,
Est-ce que tu l’entends ?
Ecoute
Est-ce que tu entends
Ça
Ou est-ce que tu vas plus vite que le son ?
C’est mon petit air
Tu l’entends
Dis-moi
Que tu l’entends
Il court sur le fil du temps
Mon petit air
L’air de rien
Il court arrêté
Au fond d’une vallée
Assis en rond
Autour de lui-même
Et pendant que je le fredonne
En prenant tout mon temps
Toi
Tu lui cours après
Mais non, pas de mon air
Bien sûr que non
Tu n’as pas le temps
Tu cours après ton paradoxe
Tu cours après demain
Et demain, ma foi
Ne vaudra pas la peine d’être vécu
Si c’est pour le regarder
Comme on regarde hier
En attendant que le temps passe