Ses yeux de verre étaient émerveillés. Une fois encore. A chaque nouvelle génération la tâche lui revenait, et toujours la magie restait intacte. Le plaisir de se blottir contre eux dans l’inconnu de la nuit, d’apaiser leurs pleurs, de partager leurs premiers éclats de rire. Les voir escalader le lit de bois qui seul rivalisait en âge avec lui. Premier voyage en voiture. Enième passage à la machine à laver. Premiers pas dans la vie. Premiers pas dans la cuisine. Premier mot que chacun entend comme il veut. Et celui-là, avec sa barbe, qui veut se faire appeler papa et qui, il n’y a pas si longtemps, lui pleurait dans les bras.
La vie d’ours en peluche est un ravissement qui ne vieillit pas.